Recherche doctorale: les cas de diabète en hausse

Lors de la 9e édition des Doctoriales à Antsirabe le mois dernier, Roela Lelaka a présenté sa thèse intitulée « Etude de la prévalence du diabète et utilisation de la phytothérapie dans la Commune urbaine de Toamasina ». Cette étude offre de nouvelles perspectives sur le traitement du diabète à Toamasina et la prévalence de l’utilisation de la phytothérapie. Interview…

*Les Nouvelles : Pour­quoi avez-vous choisi cette thématique?
– Roela Lelaka : Mon do­maine d’intervention est l’environnement. Mais mon cas personnel a orienté mon choix d’étudier cette maladie car ma mère est morte du diabète, notamment à cause des potions et tisanes con­seillées par des proches qui ont fini par détruire son rein. J’ai donc décidé de me pencher sur l’évolution du diabète et l’utilisation de la phytothérapie dans la ville de Toamasina. Cela offre un aperçu de la situation dans cette ville portuaire.

* Quel est donc le taux de prévalence de cette maladie dans cette deuxième ville de Madagascar ?
– En hausse. Une enquête approfondie auprès de 522 personnes, âgées de 18 ans et plus, a révélé une prévalence dépassant les 6,7 %, alors que la moyenne nationale est de 4%. Elle atteint même les 20,3 % en tenant compte aussi de la prévalence de surpoids comme un facteur de risque dans la ville de Toamasina.

*Ces données reflètent l’ampleur du problème…
– On a interrogé un panel de personnes de différents âges et différentes catégories sociales avec une répartition inégale des niveaux d’éducation et des revenus. Et la majorité des personnes en­quêtées, ne disposent pas de couverture d’assurance maladie, soit 55 %. Le sédentarisme et un régime alimentaire à base de pâtes, sont les facteurs favorisant le diabète. Dans ce cas, il est difficile pour un diabétique de réduire le taux de sucre dans son sang. Les spécialistes ont prévu une augmentation de 140% de cette maladie dans le continent africain dans les années à venir.

* Pourquoi les gens se tournent-ils vers la phytothérapie?
– Le coût moyen du traitement du diabète est de 150.000 ariary par mois. Une somme qui n’est pas à la portée de tout le monde. Il est donc tout à fait normal que les gens se tournent vers la phytothérapie pour se soigner.

* Et vous avez choisi le Hélichrysum sp…
– 63% des personnes enquêtées utilisent cette plante médicinale comme traitement du diabète et 85% d’entre elles ont affirmé n’avoir ressenti aucun effet secondaire. On a recensé une cinquantaine de plantes médicinales que les diabétiques de Toamasina consomment en tisane. Mais grâce à la méthode de triangulation et de biographie, mon choix s’est porté sur l’espèce Hélichrysum sp. Ses bienfaits auprès de plusieurs personnes diabétiques, m’ont aussi convaincue. Il ne nous reste plus ainsi qu’à faire des analyses en laboratoire et des essais cliniques. Dans la pratique, cette plante est consommée en décoction pendant une semaine.

Propos recueillis par Sera R.

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