
Les responsables au niveau de l’IPM ont rencontré la presse hier à Avaradoha, pour donner leur version des faits sur le cas des 67 personnes testeés positives au coronavirus en date du 6 mai. Pour se défendre, ils plaident la présence d’une charge virale exceptionnelle dans le prélèvement d’un patient.
N’ayant constaté aucune défaillance dans le processus de traitement des échantillons, l’Institut pasteur de Madagascar (IPM) évoque une charge virale exceptionnelle dans le prélèvement d’un patient. L’IPM se dédouane ainsi de toute responsabilité à l’égard des confusions dans les résultats.
Après avoir constaté le nombre de cas, plus élevé que d’ordinaire, l’IPM a ordonné une investigation en interne dès le lendemain des résultats, avec le concours des experts du ministère de la Santé publique. Après avoir vérifié les tests à quatre reprises, l’IPM a signalé cette « singularité », auprès du ministère de la Santé publique et de la Présidence.
« Cette investigation n’a démontré aucune défaillance dans le processus d’analyse effectué à l’IPM. Par contre, elle a confirmé que le personnel chargé du traitement des échantillons était compétent pour les techniques de diagnostic utilisées », a indiqué le directeur de l’IPM, le professeur André Spiegel, hier à Avaradoha.
La faille proviendrait ainsi d’une charge virale exceptionnelle dans le prélèvement d’un patient. Par la suite, cette charge virale aurait pu impacter sur les résultats obtenus en contaminant des échantillons prélevés ou traités concomitamment.
Néanmoins, « L’IPM ne réalise pas les prélèvements chez les patients suspects du Covid-19. De ce fait, le laboratoire n’a pas de responsabilité sur les conditions de réalisation et de transport des échantillons », a-t-il précisé en indiquant que c’est le personnel du Centre de commandement opérationnel (CCO) qui effectue les prélèvements.
Quid de la responsabilité ?
Niant toute responsabilité, l’IPM laisse toutefois planer le doute sur l’origine de la contamination involontaire des échantillons qui aurait pu se produire avant ou après leur arrivée au laboratoire. Cela implique qu’ « il n’est pas question de faire porter la responsabilité sur un maillon de la chaîne », a toutefois souligné le professeur André Spiegel. Une situation qui justifie l’insatisfaction du Gouvernement par rapport aux réponses fournies.
Quoi qu’il en soit, des interrogations subsistent encore à travers cette affaire qui tombe dans un contexte particulier. En effet, alors que l’IPM met en doute la chaîne de prélèvement en amont, il ne faut pas oublier que les kits de prélèvement se trouvent au sein de cette entité. Ce qui signifie que son équipe ne peut pas se dédouaner d’une quelconque responsabilité dans ce dysfonctionnement.
D’ailleurs, cela amène à s’interroger sur la fiabilité des kits de prélèvement utilisés jusqu’ici, étant donné que ces derniers sont fournis par l’IPM, lui-même. Il se pourrait que ces kits aient été déjà défaillants depuis le début.
Plus encore, si les prélèvements étaient défaillants, comme l’ont souligné les responsables, les tests auraient dû être arrêtés et cela aurait évité des désagréments auprès de toutes les parties prenantes.
Rakoto
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