
Madagascar enregistre une bonne performance et une croissance soutenue ces dernières années, rapporte la Banque mondiale dans le Mémorandum économique de Madagascar, présenté officiellement, hier à son siège à Anosy. Mais il faudrait désormais accélérer la cadence pour « une croissance plus robuste, inclusive et durable », indique ce nouveau rapport de 130 pages.
Après une étude menée pendant cinq ans en collaboration avec l’Etat malgache, la Banque mondiale a reconnu que l’économie malgache est en pleine expansion. «Il faudra attendre cette longue période avant que l’économie malgache connaisse une expansion croissante avec une moyenne de 5%. Il faudra faire plus et plus vite car le taux de croissance de 5% est insuffisant pour sortir Madagascar de la pauvreté», a fait savoir le responsable des opérations de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira.
Richard Randriamandranto, ministre de l’Economie et des finances, a d’ailleurs affirmé que «Ce taux de croissance de 5% est un taux de rattrapage du retard accumulé par Madagascar durant de longues années».
Sous cet angle, la Banque mondiale recommande entre autres l’investissement dans le capital humain, ainsi que l’amélioration du climat des affaires, à travers une règle claire.
Miser sur le capital humain
Marie-Chantal Uwanyiligira a avancé que «Le capital humain constitue les trois quarts de la richesse d’un pays. Un pays qui a su investir dans le capital humain, est parti très loin à présent». Ce responsable a pris l’exemple de la Corée du Sud qui était au même niveau que Madagascar en 1963. 30% des programmes de l’institution dans la Grande île concernent aujourd’hui le développement du capital humain.
Dans ce domaine, Madagascar a encore un long chemin à faire car 97% des enfants malgaches de moins de 10 ans ne savent pas lire actuellement. «C’est une crise», a regretté Marie-Chantal Uwanyiligira. Ce rapport de
la Banque mondiale montre d’ailleurs qu’un Malgache né aujourd’hui n’aura à l’âge adulte qu’une productivité équivalente à 37% de ce qu’il aurait pu avoir s’il a bénéficié d’un accès complet aux services de santé et d’éducation.
Promouvoir la concurrence
«En outre, certains marchés monopolisés par un groupe d’opérateurs et le manque de confiance en l’efficacité de l’administration, sont aujourd’hui des facteurs dissuasifs pour les investisseurs qui veulent à venir à Madagascar», a exposé un économiste de l’institution.
«Les marchés malgaches sont souvent perçus comme étant dominés par quelques entreprises et acteurs économiques puissants», peut-on lire dans ce rapport. Il faudrait uniformiser la règle du jeu dans le secteur de l’investissement, selon la Banque mondiale. «C’est un travail de titan», reconnaît le country manager. «On connaît le problème et ce qu’il faut faire. Rwanda est perçu comme un exemple aujourd’hui, mais cela fait 25 ans qu’il a travaillé là-dessus», a conclu Marie-Chantal Uwanyiligira.
Riana R.
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