
Le problème engendré par les importations sauvages, un des principaux facteurs de blocage au développement du secteur industriel à Madagascar, est revenu sur le tapis, lors de la célébration de la Journée de l’industrialisation en Afrique, hier, à l’Hôtel de ville Analakely. Durant des années, les industriels malgaches ont fait appel à plus de volonté politique pour mettre fin à ce fléau, mais aucune évolution n’ est constatée.
Plus de 80% des produits non agricoles commercialisés à Madagascar sont des produits d’importations. Du coup, une grande partie des produits locaux n’ont pas tout à fait leur place sur le marché local. Et même si les opérateurs font appel à un patriotisme économique, le faible pouvoir d’achat des consommateurs malgaches les conduit à acheter les produits les moins chers sur le marché, notamment les produits importés.
Là-dessus, Marcus Schneider, représentant du Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) à Madagascar, a avancé que «les consommateurs malgaches se tournent automatiquement vers produits d’importation moins chers. C’est pour cela qu’il faut vraiment se lancer dans la création d’emplois pour rehausser le pouvoir d’achat des consommateurs malgaches». Celui-ci d’enchaîner que «pour un pays avec 25 millions d’habitants et 40 millions d’habitants d’ici 15 à 20 ans, il est impossible de tout importer. Madagascar devrait produire sur place en créant des industries».
Inexistence d’une politique commerciale
Par ailleurs, l’inexistence d’une politique commerciale dans le pays est un frein au développement du secteur de l’industrie. «La mise en place d’une politique commerciale permettra de protéger les industries malgaches car la plupart des importations sont des importations frauduleuses, qui, au bout du compte, devancent largement les produits malgaches en termes de compétitivité», a poursuivi le premier responsable du FES.
Ce dernier a mis un accent sur la corruption grandissante dans plusieurs secteurs d’activités à Madagascar. «Il faut se demander pourquoi certaines entreprises arrivent à importer d’une manière illégale. C’est parce qu’il y a une protection politique derrière sans parler de la corruption au niveau de certaines administrations. La volonté politique de s’attaquer à cette pratique est une nécessité», a-t-il conclu.
Riana R.
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