Accueillir dignement nos héros

Le moins que l’on puisse dire est que les Ankoay ont dignement représenté Madagas­car, voire toute l’Afri­que, lors de la Coupe du monde de basketball réservé aux moins de 19 ans (U19) qui s’est déroulée en Hon­grie. Finalement, ils se sont classés 14e sur 16 pays engagés. Autre­ment dit, nous ne sommes pas les derniers, ce qui est déjà quelque chose.
Pour une première participation d’envergure mondiale, les An­koay peuvent quand même s’enorgueillir d’avoir remporté 2 victoires. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Bien sûr, on ne va pas dire que tout est parfait. On peut encore relever beaucoup de lacunes dans le jeu présenté par les Ankoay pendant toute la durée de la compétition.
Mais justement, cette compétition n’était pas facile. Il y avait des adversaires de taille, aussi bien au sens propre qu’au sens figuré. Entre autres, certains adversaires ont des musculatures qui rendraient jaloux les adeptes de body building, pour des « gamins » de moins de 19 ans si bien que la différence physique sautait aux yeux.
Toujours est-il que nos champions ont largement le temps de progresser sur tous les plans. N’oublions pas que le basketball de très haut niveau peut se pratiquer jusqu’à la trentaine et plus. Beaucoup de stars de la NBA, la référence en matière de basketball au niveau mondial, atteignent cet âge sans que leur compétitivité soit mise en doute.
Surtout, la participation à ce type de compétition internationale va apporter beaucoup de bienfaits à nos joueurs qui y ont participé. Ils pourront par la suite partager les expériences qu’ils ont vécues à l’extérieur. Toutefois, encore faut-il noter qu’il y a quand même beaucoup à faire à tous les niveaux sur place. Cela ne con­cerne pas uniquement les joueurs. L’Etat, la fédération, les li­gues… doivent s’impliquer un peu plus.
Tout d’abord, il y a les infrastructures qui doivent être suffisamment disponibles pour tous les jeunes qui veulent pratiquer le basketball. A ce titre, il est plus facile de mettre en place un terrain de basketball qu’un terrain de football. D’ailleurs, on n’a jamais compris pourquoi les terrains de basketball qui sont installés au Palais des Sports ne sont pas ouverts aux jeunes adeptes de ce sport.
Ce type d’installation doit exister dans toutes les régions du pays. Et c’est à partir de là qu’il est possible qu’on y décèlera la ou les perles rares qui nous permettront un jour de côtoyer d’égal à égal la crème du basket mondial suite à une profonde détection dans tous les recoins du pays. Mais en attendant, qu’on le veuille ou non, comme les Ankoay U19 ont porté haut notre flambeau, le moins que l’on puisse faire est de les accueillir dignement.

Aimé Andrianina

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