
Et revoilà un scénario de déjà vu de la part de nos dirigeants. Pour tenter d’amadouer la population, le Président a choisi la Semaine africaine de vaccination hier pour distribuer quelques kilos de vivres et de bouteilles d’huile. En mal de popularité ces derniers temps, le Chef de l’Etat et ses proches ont choisi le passage des médiateurs internationaux pour se faire une santé. Il faut dire qu’il a trouvé en ces derniers des alliés pour se raccrocher coûte que coûte à son fauteuil. Sauf que la réalité est tout autre sur le terrain en dépit des clins d’œil souvent futiles lancés par le régime à la population.
Là où l’initiative fait débat c’est que, tout le monde le sait, cette démarche ne vise pas à accompagner la population dans son développement. Elle n’a pas vocation à durer. Au contraire, elle encourage la culture de la mendicité car, sans emploi, la population peine à se relever et qu’elle est obligé de demander, encore et toujours, auprès des autorités étatiques. La distribution de vivres, que ce soit à prix réduit ou non, n’a jamais fait évoluer la situation vécue par le peuple. Madagascar avait déjà connu pareil démarche sous Ratsiraka et ses prédécesseurs, mais cela n’a jamais résolu la pauvreté. D’ailleurs, pourquoi attendre la veille de la fin du mandat du régime pour le faire ? C’est que, dans le crépuscule du pouvoir, il faudrait tout inventer pour rehausser une popularité. Heureusement que, comme dit l’adage, le ridicule ne tue pas. Sinon, cela aurait été inquiétant.
Cela dit, personne n’est dupe. L’initiative présidentielle d’hier visait à réduire la marge de manœuvre des élus pour le changement dans la course à la popularité dans la capitale. Cependant, comme l’aimait à dire un ancien Premier ministre, il s’agit d’un vieux disque de Bob Marley que l’on repasse à chaque fois qui ne change rien au fond. Le fond en question est simple : l’initiative du régime reflète son manque de perspective d’avenir et de vision concrète de développement.
Rakoto
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